L'esprit de ruche cosolidaire
Si tu veux aller vite, marche seul, mais si tu veux aller loin, marchons ensemble.
Proverbe africain
Le terme « esprit de ruche » nous vient du mode de fonctionnement des abeilles. Elles sont toutes « connectées » les unes aux autres au sein d’une même ruche, les dotant ainsi d’une sorte de conscience commune, gouvernée par une reine. C’est cette spécificité qui leur a permis de se tailler la réputation de travailleuses redoutablement efficaces. Elles ne sont cependant pas les seules à fonctionner ainsi. C’est également le cas des fourmis et des termites, parmi bien d’autres exemples.
Dans le paradigme de l’Archimagistère, l’Humanité se dirige, elle aussi, progressivement, vers l’esprit de ruche. Alors bien évidemment, le Règne Humain étant à un degré de conscience plus élevé que le Règne Animal, cela se manifeste d’une manière différente.
Au niveau humain : la solidarité collaborative
À la différence des autres Règnes de la Nature, qui fonctionnent par consciences-groupe, l’être humain se particularise par son individualité. C’est pourquoi l’esprit de ruche ne nous est pas inné, contrairement à la collaboration, qui en est une base finalement.
Nous avons tous besoin les uns des autres pour pouvoir vivre une vie décente. Tout le monde ne peut pas produire sa propre nourriture, son propre textile pour faire ses vêtements, etc. Être totalement autonome n’est pas une impossibilité en soi, mais si tout le monde faisait cela, nous en reviendrions à l’âge de pierre (et encore, même en âge pierre, la collaboration était présente, puisqu’elle augmentait les chances de survie). Notre vie se résumerait alors à essayer de survivre une journée de plus, et c’est à peu près tout. Nous resterions indéfiniment au premier palier de la pyramide de Maslow, sans jamais évoluer. Et, tout ce qui stagne dans l’impossibilité d’évoluer, finit par disparaître.
Alors, la collaboration étant déjà présente au sein de l’Humanité, comment pouvons-nous continuer à évoluer, à passer au stade supérieur ? Quels points pouvons-nous améliorer pour y parvenir ?
La collaboration est très liée à la notion de service. Après tout, lorsqu’un producteur propose ses produits sur le marché, il rend service à toutes les personnes qui consommeront ses produits. Il participera à leur survie, tout en leur laissant du temps pour travailler sur d’autres sujets (puisqu’ils n’auront pas eu à produire leur propre nourriture). Cependant, ce service est intéressé. Vous n’obtiendrez de quoi vous sustenter qu’en échange d’argent. En somme, aujourd’hui, le producteur ne produit pas pour vous, même si vous en profitez à condition de payer. Il le fait pour lui, dans un système qui impose à chacun de survivre au détriment de quelqu’un dans l’exercice, finalement, d’un service inversé et obligatoire, qu’on le connaisse ou non, qui impose aussi d’en trouver les moyens, car « survivre » ne se fait pas tout seul.
Dans une ruche, aucune abeille n’attend quoi que ce soit en retour de son service, parce qu’elle existe pour servir les intérêts de la colonie, donc les siens aussi via la colonie, et non servir la colonie via son intérêt propre. Son service est réellement désintéressé, et c’est en quoi ces animaux sont socialement plus évolués que les Êtres Humains ! Au niveau de l’Humanité, le service est encore intéressé, dû à l’habitude de tout monnayer. L’intéressement est susceptible de se manifester de nombreuses autres manières, comme par le fait d’attendre de la reconnaissance en contrepartie de ses efforts par exemple. Il n’y a aucun mal à offrir sa reconnaissance à autrui, sans qu’il n’y ait eu de demande en rapport en ce sens, mais en faire une monnaie d’échange revient à prendre le service en otage, ce qui n’est absolument pas toléré au sein du paradigme de l’Archimagistère.
Seule, une réelle évolution de la conscience collective peut permettre à une civilisation humaine d’enclencher un processus fiable et pérenne de développement harmonieux, axé sur le bonheur de tous et fondé sur une réelle cosolidarité, ou solidarité multilatérale. Seul un saut quantique, à l’échelle au moins stellaire, peut permettre une telle avancée de l’évolution paradigmatique.
Il faut un degré d’évolution supérieur pour passer d’une vision du monde pouvant se résumer par le fameux : « chacun pour soi », à une autre, correspondant à l’esprit de ruche, devant permettre à « tous » de s’auto-organiser de manière cohérente autour de valeurs fondamentales auxquelles nul ne pourra déroger, garantissant la probité, sous forme d’un modèle civilisationnel fiable, hiérarchisé, mais entièrement cosolidaire et dans une logique collaborative multipartite.
Il faut passer du « chacun pour soi » à « chacun pour tous ».
La mise en place d’un système de gouvernance adapté à cette nouvelle logique est néanmoins nécessaire. Un système qui, non seulement accepte qu’il en soit ainsi, mais dont la pensée qui l’aura conçu ait imprégné en lui les valeurs mêmes de l’esprit de ruche, élevé au niveau d’une Humanité ayant transcendé ses propres limitations conditionnées. Il faut que ce système ait été rêvé, pensé, conçu et concrétisé autour d’un seul et unique objectif : le bonheur de l’Être Humain, où chaque individu est tourné vers ses Frères et Sœurs en Humanité, où chacun a profondément conscience d’être un rouage essentiel de l’équilibre du tout et libre de s’épanouir et s’accomplir à titre individuel, tout en contribuant de fait à l’épanouissement et l’accomplissement d’autrui, mais sans commencer par penser à soi, et surtout pas parce que sa survie en dépend !
Cela est rendu possible par le mode sur lequel est monté le système de l’Apolytocratie, qui non seulement le permet, mais l’encourage à titre inconditionnel. Il est donc tout aussi impératif que ce système de gouvernance entièrement repensé jusque dans ses fondements les plus profonds, tout comme chaque citoyen du monde, soit focalisé sur l’objectif du service de tous. Ce système, pas davantage que l’individu, ne doit donc surtout pas se placer, d’une manière ou d’une autre, au service de lui-même en tant qu’entité politique et pôle de concentration des intérêts de ceux qui sont censés travailler à son service pour le service d’autrui. L’Humain doit être ouvert au service de tous, et le système de gouvernance Néogénésique d’Âge de Diamant doit être consacré au service de l’Humain afin que jamais rien ne manque plus à personne, du moins relativement aux deux premiers étages de la pyramide de Maslow, tout en concourant activement à permettre la satisfaction des autres besoins inscrits dans cette « pyramide ». Plus encore, quelque forme de gouvernance que ce soit ne devrait avoir que cette seule et une fonction!
Quelle que soit la forme de gouvernance considérée, elle ne devrait jamais avoir, sous aucun prétexte, pour seule et une fonction, que celle d'assurer le bien-être et la sécurité des individus placés sous sa responsabilité, de manière inconditionnellement gratuite et avec bienveillance, sans qu'aucun intérêt privé ne soit autorisé à en tirer le moindre profit ni s'immiscer de quelque manière dans ses affaires, et, d'autre part, avec un interventionnisme réduit un strict minimum au sein du système sociétal de la part de ladite gouvernance, une fois celui-ci établi. Il s'agit là de la seule et unique fonction, le seul sens, du concept même de "gouvernance". Toute autre vocation est une perversion aux conséquences gravissimes.
Le Couple Impérial
Renoncer à ses intérêts personnels égoïstes est donc une composante essentielle de cet esprit très particulier, dit « de ruche ». Attention cependant, tous les intérêts personnels n’ont pas à être sacrifiés ! Les seuls qui puissent être conservés, sont ceux qui ne nuisent à personne. Ainsi, personne ne jalouse qui se soit, personne ne se dit que l’herbe est plus verte ailleurs. Chacun est à sa place, celle qui nous rend heureux, celle à laquelle on est le plus utile et à laquelle on s’épanouit le plus. Ensuite, si des changements sont nécessaires, le collectif est capable de se réorganiser de manière intelligente et bienveillante pour tous sans privilégier ni marginaliser quiconque pour quelque raison que ce soit. À chaque tâche terminée, chacun se pose naturellement la question : « Qu’est-ce que je peux faire maintenant pour servir efficacement le collectif ? ».
C’est le genre de questions que se posait, chaque matin, David Strauss-Khan, prétendant à la présidence de la République française et en ces termes : « Comment, aujourd’hui, puis-je mieux servir Israël ? ». Mais ceci est une autre histoire…
Enfin, cultiver en soi « les Trois Forces » favorise grandement l’esprit de ruche. L’Amour-Force est vital pour la cohésion de groupe, dans l’acceptation de tous, mais sans se compromettre (par peur de contrarier l’autre par exemple). La Compassion-Force, afin de reconnaître le travail fourni par chacun à sa juste valeur, mais sans s’apitoyer sur quiconque qui tenterait de se victimiser pour attirer à lui l’attention et les faveurs d’autrui. L’Humilité-Force est nécessaire pour prendre la place qui est la sienne, celle à laquelle on est le plus efficace et le plus épanoui, et même en tirer une fierté justement dosée, donc sans déborder, sans chercher à « devenir le calife à la place du calife » et sans s’enorgueillir à outrance.
Pourquoi l'esprit de ruche ?
Un avantage, et pas des moindres, de l’esprit de ruche est l’intelligence collective, car elle permet de résoudre efficacement les problèmes. Il n’est pas question de débattre avec tout le monde pour savoir qui a la meilleure solution, il s’agit plutôt de concilier au maximum tous les points de vue, qui sont donc complémentaires. Chacun vient enrichir la solution de sa propre teinte, afin qu’elle soit la plus complète, efficace et pérenne possible. Cela apporte une synchronicité et une fluidité parfaite dans la gestion, l’organisation et la logistique dans tout ce qui est entrepris.
À partir d’un certain stade, lorsque l’Unité est particulièrement forte, l’esprit de ruche favorise même les prises d’initiatives éclairées par des intuitions. C’est-à-dire que toute personne un tant soit peu sensitive (et tout le monde l’est, sans forcément en être conscient) peut capter les pensées des autres, notamment leurs besoins. Ainsi, il est possible d’aider et de rendre service de manière fluide, tout en gagnant du temps.
Cependant, le principal avantage de l’esprit de ruche, et ce qui est recherché par ceux qui l’adoptent, c’est l’efficacité. Une tâche commune effectuée dans une organisation fluide et holistique, basée sur l’intelligence collective, où chacun a à cœur de faire sa propre part, ne peut qu’être efficace. Et si l’on y rajoute la capacité à se réorganiser de manière intelligente et bienveillante, alors l’esprit de ruche rend le collectif particulièrement résilient face aux divers aléas qui ne manquent pas de se présenter dans la vie.
C’est ainsi que le monde s’organise dans le paradigme de l’Archimagistère, à tous les niveaux. L’esprit de ruche fait tout simplement partie de l’ordre naturel des choses.
Mais pour parvenir à ce degré d’efficacité, il apparaît clairement que l’Être Humain de ce monde doit impérativement adopter la configuration émotionnelle et de pensée qui reflète correctement le bon dans l’évolution dont il a fait l’objet, quasiment à son insu, en abandonnant aussi les anciens schémas civilisationnels dont on lui a dit qu’ils étaient définitivement les meilleurs possibles.
En définitive, le problème n’est pas l’État, c’est l’Humain. L’État n’est qu’un instrument entre les mains des sur-puissants, lesquels ne dont que profiter de l’impossibilité humaine, du moins jusqu’à présent, de rester solidaire plutôt que trahir pour ses intérêts égoïstes.
Nul ne croit, aujourd’hui, que l’Homme en soit capable. Pourtant, désormais, il l’est !
Nécessité d’une hiérarchisation
Si un collectif veut fonctionner tant soit peu correctement, une hiérarchisation est nécessaire, d’autant plus si le nombre de personnes qui le constitue est important. Sans cela, l’organisation devient chaotique. Plusieurs personnes pourraient se retrouver à effectuer la même tâche sans le savoir, dans la mesure où tout le monde n’a pas le temps d’effectuer son travail et d’avoir une vue d’ensemble du collectif, mise à jour en permanence. Quand bien même cela serait-il possible, la segmentation des informations reste nécessaire pour éviter d’alourdir la charge mentale de chacun. Il faut que certaines personnes se consacrent à la centralisation et à la distribution des informations (et donc aussi des tâches).
Seules les informations nécessaires aux tâches de chacun sont transmises aux concernés, sans pour autant le leur en interdire l’accès si les personnes concernées souhaitent en avoir connaissance. C’est également le rôle de la hiérarchie de prendre les décisions importantes, celles qui impactent une partie, voir tout le collectif. Elle doit prendre en compte les avis de chacun, mais la décision finale et la responsabilité qui lui est assortie lui revient.
Peut-on avoir confiance en ce mode de fonctionnement ?
Quand on parle d’esprit de ruche, l’une des premières craintes qui ressurgit est bien souvent la peur de la perte de son individualité. Dans le paradigme de l’Archimagistère, ce mode de fonctionnement ne sera JAMAIS synonyme d’uniformité, mais se fera TOUJOURS dans l’Unité. C’est-à-dire que personne ne sera obligé d’être conforme à un même modèle, étouffant ainsi sa propre expression personnelle. Au contraire, chacun devra apporter sa propre teinte, son propre point de vue, afin de compléter celui des autres, sans rien imposer à qui que ce soit (donc, en restant « à sa place » ayant pour sens de n’empiéter sur l’espace de quiconque, outre le fait que cette place soit quasiment parfaite au bénéfice de qui l’occupe, en somme et pour ainsi dire, « la sienne » propre). Être au service du collectif ne doit ni ne se fera JAMAIS au détriment de l’individu. Les besoins individuels doivent toujours être pris en compte, à la seule condition qu’ils ne nuisent pas au groupe. En contrepartie, et de manière naturelle et harmonieuse, tout ce que fait le groupe bénéficie également à l’individu.
S’il n’y a pas d’uniformité dans la mise en application de l’esprit de ruche à l’échelle humaine, alors il n’y a non plus aucun risque de perte de considération au détriment de quiconque. Celle-ci doit toujours être accordée à tous les individus, qui qu’ils soient et quels que soient leurs choix de vie (mais assorti de l’obligation de devoir assumer les conséquences de ses actes). Tous les rôles sont importants au sein d’un collectif et personne n’a légitimement le droit de comparer et de juger la valeur d’une place par rapport à une autre. Certains rôles sont plus critiques que d’autres, certes, mais la seule différence se trouve dans les responsabilités à assumer.
Une autre crainte assez courante, notamment par rapport à la notion de hiérarchie, concerne les abus. Certaines personnes pourraient chercher, consciemment ou non, à détourner le service de la part d’autrui vers elles-mêmes, afin de servir leurs propres intérêts au détriment du groupe (donc ce que la plupart des gens, à tous les niveaux de la société actuelle, font déjà depuis longtemps). Ce genre d’abus peut être aisément repérable et donc simple à contrer, mais il existe également des abus plus subtils. Par exemple, l’énergie déployée dans le service peut être récupérée à des fins égoïstes. Cependant, de la même manière que chacun a sa part de responsabilité dans tout ce qu’il vit, tout le monde est responsable de ce qu’il cible dans le service. Ainsi, cibler spécifiquement le meilleur en l’autre est une garantie que l’énergie investie dans un travail sera toujours utilisée pour le service de tous, car toutes les Consciences de la Création ne font qu’UN en la Conscience Primordiale que nous sommes donc tous en essence.
Une fois encore, nul ne peut concevoir un paradigme lorsqu’il n’a pas encore quitté celui qui prédomine encore. Tout cela n’a que valeur d’indication afin de donner une idée, malheureusement peu représentative, de ce que sera la vie de demain pour tous. Ce qui peut en être retenu, en termes de « collectif » et « d’esprit de ruche », c’est que le cas général a priorité sur le cas particulier, où prime donc l’intérêt du plus grand nombre, contrairement à ce qui s’est toujours fait jusqu’à présent. Néanmoins, le cas général ne doit jamais prévaloir sur l’intérêt personnel de tous individuellement, donc à leur détriment (là aussi, contrairement à ce qui s’est toujours fait). Ainsi, la célèbre devise : « Un pour tous et tous pour un » (et dans cet ordre) prend tout son sens.