Nouvelle considération de la notion de famille
II. 1. (sens restreint) Les personnes apparentées vivant sous le même toit et, spécialement, les parents et les enfants. Fonder une famille. La vie de famille.
Spécialement : Les enfants d'un couple, d'un parent. Père, mère de famille. Une famille de cinq enfants.
2. (sens large) L'ensemble des personnes liées entre elles par le mariage ou par la filiation (ou par l'adoption).Dictionnaire Le Robert
Le paradigme Archimagistéral considère la famille d’une manière détachée, chacun de ses membres à titre individuel les uns par rapport aux autres. La culture américaine a abondamment survalorisé la notion de famille, la rendant sacrée, sans équivoque.
Partant de la factualité que le corps de la personne que vous voyez en face de vous est le véhicule d’une conscience pure en état d’incarnation, pourquoi vouloir l’enfermer dans une famille ? Le problème n’est pas tant représenté par l’ensemble des gens qui la constituent. En effet, mieux vaut-il être bien accompagné dans la vie plutôt que seul, à moins bien sûr que l’on aspire à ne rien devoir à quiconque. Le problème majeur que posent les familles actuellement, relève d’une zone difficile d’accès à la conscience de quiconque, rendant difficile l’entreprise visant à la mettre en lumière, et plus encore de la faire admettre. En réalité, il vient des profondeurs de l’inconscient. En effet, chaque famille tenant à ce statut possède ses règles, ses non-dits, ses lois et ses rôles, occupés par chacun des concernés, et chacun à ce titre est tenu de rester à sa place et correspondre à ce que la famille attend de lui (ou d’elle). Généralement, il y a, au centre de ces entités familiales souvent dysfonctionnelles, un individu de tête qui en représente quelque part une forme d’autorité morale plus ou moins reconnue par tous les membres de ladite famille, du moins admis implicitement comme tel bon gré mal gré et a minima. Ces règles, dont personne n’a, en principe, objectivement conscience, mais sur lesquelles tout le monde s’entend implicitement « comme un seul homme », représente, en principe, un vrai diktat particulièrement pesant et liberticide pour les membres de la famille, surtout pour ceux d’entre eux qui souhaiteraient s’en affranchir. C’est en particulier pesant lorsque la personne qui en souffre est psychologiquement faible face au reste coalisé de la famille, et se sent dès lors prise en otage, ou lorsqu’elle fait l’objet du très classique chantage affectif (par exemple, en haut de liste, l’argument imparable : « avec tout ce que j’ai fait pour toi… »). Il est d’ailleurs amusant de constater combien quiconque tente de s’éloigner de ces conditions familiales, est si aisément accusé de « dérive sectaire ».
Une famille permet aux consciences humaines qui veulent s’incarner d’avoir un cadre bienveillant et évolutif (en théorie) dans lequel former leur corps et leur esprit pour de futures pérégrinations. Une fois cette formation effectuée, chaque membre de la famille, quand bien même heureux de passer du temps ensemble, doit pouvoir suivre son propre chemin et laisser les autres faire de même, en gardant à l’esprit que chacun n’appartient qu’à soi et à nul autre, pas davantage à un individu, qu’à… une famille. Nul n’est la propriété de rien ni de quiconque. Nul n’a d’identité par celle que lui accorderait quelqu’un d’autre, individu (époux, enfant, cousin…) ou collectif (famille, entreprise…).
Avant ses 21 ans, un « enfant », ou tout du moins une personne étant mineure (l’âge universel de la majorité sera établi ou rétabli à 21 ans), sera placé sous la garde de ses parents, alors tuteurs légaux, dans le sens où ils ont pour devoir de protéger le chemin de l’enfant qu’ils ont conçu, lui apportant les outils indispensables à sa future vie. Ces vingt-et-une premières années sont considérées comme un temps de formation pour se lancer dans l’incarnation de manière responsable. Cette dernière étant faite pour y évoluer, ce temps permet aussi de savoir comment le faire dans cet environnement initialement inconnu et hostile à l’enfant. Apprendre à marcher, à parler, à vivre au contact des autres, à reconnaître un modèle comportemental et à apprendre d’une potentielle épreuve, à être heureux et à respecter la Vie qui les accueille, n’est pas chose si simple, mais pourtant l’objectif de toute incarnation.
Un adage dit : « On choisit ses amis, pas sa famille ». Voilà un aspect de la vie sociale qui sera aboli dans le futur. À partir d’un certain âge, tout individu pourra, s’il le souhaite, changer de famille pour une autre si elle l’accepte dans ses rangs, sans que la famille d’origine ne puisse en rien s’y opposer. Jamais, quiconque ne devrait subir sa famille.
Ainsi, la famille doit ne correspondre qu’à un groupement d’individus cosolidaires les uns des autres, dans l’idéal du moins, plus ou moins proches, sur lesquels chacun en constituant les membres devrait, en principe, pouvoir compter et exercer ses capacités à unifier, ou, pour ceux qui le souhaiteraient, à assister autrui dans ses propres démarches si les concernés l’acceptent, en tout cas de manière à aider chacun à gagner en liberté et en autonomie, et certainement pas à enchainer quiconque, pas davantage qu’à lui choisir le destin qui arrangent d’autres que lui ou elle seul·e.