Notion d'initiation sociale
Il convient en premier de s’entendre sur le sens du terme « initiation ». Les différents dictionnaires, qu’ils soient de langue française ou autre, définissent prioritairement ce mot comme relevant de la religion. L’emploi du terme est pourtant plus courant dans un cadre « profane » comme l’initiation à la cuisine, au tir à l’arc ou à n’importe quelle autre discipline dont on est susceptible de recevoir les bases, plutôt que dans le cadre strictement religieux qui l’a d’ailleurs majoritairement abandonnée en tant que telle. L’autre approche la plus courante de l’initiation relève du contexte maçonnique, lequel n’est effectivement pas religieux, malgré de nombreux points qui leur soient communs.
C’est l’Extrême-Orient qui sera susceptible d’apporter aux mœurs de l’Occident, hormis quelques contextes très précis et fermés, sinon marginaux, les divers éléments qui lui manquent afin de mieux l’appréhender.
L’initiation authentique, c’est-à-dire au sens propre du terme et considéré stricto sensu, est constituée de trois parties indissociables qui sont les suivantes :
- La transmission
La remise, en le récipiendaire, d’une énergie (d’une information, au sens quantique du terme, pourrait-on dire également à juste titre) transmise par l’initiateur. - L’introduction
L’accès donné au nouvel initié, à un contexte hors duquel il se trouvait préalablement à son initiation. - L’enseignement
La dispense d’informations cognitives relatives au nouveau contexte intégré.
Si l’un ou plus de ces éléments devaient à manquer, il ne s’agirait donc pas d’initiation au sens strict du terme, la rendant tout au plus partielle. Néanmoins, on peut aisément constater que nombre de circonstances de la vie relèvent de ce contexte, bien plus essentiel à une civilisation évoluée qu’il y parait à première vue, alors qu’elle est considérée comme fondamentale chez les peuples primitifs, en tant que « rites de passage ». L’Occident est connu pour avoir fait l’impasse sur tous les aspects qui échappent à l’étroitesse de la seule et unique considération mentale, vide de profondeur en termes de sens, singeant, pourtant, certains comportements ayant un sens profond qui a été abandonné. Il reproduit donc, malgré tout, nombre de simulacres de rites initiatiques sans les identifier comme tels. L’Occident va jusqu’à nier qu’ils le soient, malgré l’évidence opposée, comme par l’effet d’une crainte superstitieuse du monde invisible et aspect de la réalité, impossibles à appréhender par les capacités sensorielles de l’Humain et admis, pour cette raison, comme n’existant pas, et constituant, cependant, 90% de la « Réalité » au sens le plus large du terme. Cette forme de « crainte », semblerait-il du moins, est héritière du siècle des « lumières » où seule la rationalité devait avoir droit de cité au sein des esprits dits « éclairés », mais représentant, de manière factuelle, le nihilisme le plus profond qu’ait jamais connu l’histoire de l’Humanité. Nous serions d’ailleurs fortement tentés d’appeler ce siècle, par dérision en effet, comme à bien plus d’un titre, celui des « lumières noires ».
Pourtant, qu’il s’agisse d’une passation de pouvoir, d’un nouvel enseignement dans un cadre qui le légitime (une université par exemple, où les rites initiatiques sont pris en charge par les étudiants plus âgés, sous forme de bizutage parfois très discutables en tant qu’état liminaire précédant un statut honorable), ou de la réception d’un héritage culturel familial, à seul titre d’exemple, les rites initiatiques ne manquent pas, alors que les « rites de passage à l’état adulte » représentent un véritable manque en Occident, créant une forme de désœuvrement et de perte identitaire, tant ces « rites » font intimement partie de la psyché humaine et de l’héritage collectif en ce monde.
[...] dans toutes les cultures, des façons de régler et de réguler les difficultés de passage d’un statut à un autre – dont le passage adolescent – sans trop d’angoisse pour les novices et pour les adultes déjà initiés, existent. dans nos sociétés dites modernes, complexes et métissées, le risque pour les adolescents de se perdre et de rester en marge semble plus grand, comme si les processus d’agrégation s’effaçaient avec les fonctions qu’ils remplissaient. Certains de ces adolescents en souffrance d’agrégation et de rencontres signifiantes semblent errer dans cette marge épaisse, comme livrés à eux-mêmes et ayant perdu le sens du groupe et des appartenances. Sans agrégation à la société, ils restent en dehors de celle-ci. Elle « ne peut rien sur eux et d’autant moins qu’ils sont proprement sacrés et saints, par suite intangibles, dangereux, tout comme seraient des dieux »*.
[...] Sur le plan sociologique, les rites de passage ont une évidente fonction de détermination des statuts.
* "Les Rites de Passage". Arnold Van Gennep, 1909, p. 161.Rites de Passage et adolescence (extraits) ; Jonathan Ahovi - Marie Rose Moro
Les rites de passage, qui organisaient et solennisaient naguère le processus de passage à l’âge adulte, ont cédé la place à une transition plus progressive, reposant sur des procédures informelles et éventuellement réversibles, parsemées de rites ponctuels. Ces "premières fois" n’inaugurent pas forcément l’entrée dans une phase d’expérimentation féconde, ni la construction progressive de la maturité sociale. Elles entretiennent un statut d’individu en transition et dissimulent mal le caractère tâtonnant du passage à l’âge adulte.
Michel Bozon - Sociologue & directeur de recherche à l’Institut National d’Études Démographiques (France)
Initiations Archimagistériales
Il ne s’agit pas ici de faire état de ladite « Initiation au Blanc » consistant à la potentielle entrée au sein du Corps des Archalchimistes. Le contexte est beaucoup plus vaste. L’intitulé de cette section en témoigne : « initiations Archimagistériales« , donc relative à l’Archimagisterium, en tant que nom donné au nouveau système de gouvernance du Royaume de Terremère-Gaïa. Marquons un stop et étudions un peu l’impact du sens profond des termes employés dans le langage courant.
Contrat de travail
- Le contrat est un pacte passé avec un individu ou une firme qui l’emploie.
- Le travail, dans ce contexte du moins, est synonyme d’emploi (comme vu à l’alinéa ci-dessus). L’employeur : celui qui emploie. En somme, qui utilise, qui use, et qui jette ensuite ce dont il n’a plus besoin, ou qui est usé.
Évidemment, ceci n’est qu’une façon de voir, choisie à dessein, exprimant une pensée partisane et non objective. CEPENDANT, cette vision est l’un des sens possibles, même compris parmi d’autres, sur lequel a été fondée la nature même de « l’emploi », en démocratie, dans le cadre du salariat, et auquel ont été confrontés tous les « employés » de ce monde (donc aussi tous les gens qui ont été « utilisés » par le système, dans la seule et unique logique qui ait prévalu jusqu’à ce jour : la rentabilité).
En Apolytocratie, les « contrats » (et tout ce que l’on peut entendre par ce terme) disparaîtront, jusqu’au terme lui-même, in fine. Quant au « travail », alors devenant synonymes « d’efforts joyeux », prendra assurément un tout autre sens. La rentabilité y ayant disparu en tant que valeur fondamentale susceptible de tout justifier, pour y laisser la place à l’accomplissement de l’Être Humain entièrement rétabli dans sa dignité intrinsèque.
Initiation
Le « contrat de travail », ou « d’embauche », ou quoi que ce soit du même ordre en termes de « contrat », ayant disparu, il laissera naturellement la place à un cadre plus valorisant, plus digne, plus responsabilisant au sens noble du terme. Les termes en rapport ne sont pas encore définis et restent également indéterminés quant à leurs dénominations respectives. Néanmoins, s’agissant de travailler en collaboration avec l’Archimagisterium (ou de « collaborer » avec lui, donc en tant que « collaborateur » — formulé ainsi pour éluder le mot « travail », tendancieux pour certains), de tels contrats, rendus obsolètes, seront substitués par des initiations en bonne et due forme (associées à leurs certificats respectifs susceptibles de les attester), à l’image, du moins dans une certaine mesure, des initiations dispensées dans le cadre du compagnonnage, en vigueur du temps des bâtisseurs de cathédrales, entre autres.
Qu’il s’agisse donc d’un Archalchimiste qui entre ou progresse au travers de certaines étapes clefs au sein du Grand Magistère, d’un « Officier de Police » intégrant la Chevalerie de la Garde, ou de n’importe quel individu faisant de même l’égard d’une structure sociétale administrée par l’Archimagisterium, une telle initiation aura obligatoirement lieu, laquelle sera dispensée à la condition toutefois que le ou la candidat·e au poste concerné, soit reconnu·e comme étant apte à en assumer les responsabilités, notamment aussi en termes d’intégrité, de probité, de droiture et d’honneur, lesquelles qualités siéent au paradigme de l’Archimagistère, et donc également à l’Âge de Diamant Orthodol qui le légitime en tant que civilisation Néogénésique.