Le Prestorat Bleu-Nuit et le Temple de la Fontaine de Vérité
Le Prestorat Bleu-Nuit représente la troisième Maison d’Honneur de la nouvelle Noblesse Orthodole. Elle représente également l’étagement supérieur du Grand Magistère qui la contient, bien qu’elle soit dotée d’une certaine forme d’autonomie dans la mesure où cette « cléricature » (au sens néanmoins et strictement laïc du terme) représente une forme d’aboutissement en termes d’orientation vers une appréciation particulièrement Hiérosophique de l’existence. Elle rassemble en quelque sorte des « sages » ayant réalisé en eux les trois Forces du paradigme Archimagistéral, à savoir l’Amour-Force, la Compassion-Force, et surtout, surtout, l’Humilité-Force.
Le Prestorat Bleu-Nuit rassemble les représentants de la plus haute caste de « Prêtres* », néanmoins hors de l’esprit religieux cloisonnant et dogmatique, et ce, à tout égard. Cette qualité, dite, en contexte, « Prestorale », est déterminée par la consécration de l’existence de ceux qui l’embrassent, au savoir, au passage de leurs personnalités respectives à l’Œuvre (alchimique) au Rouge, et donc en conséquence, à parfaire leur existence selon les canons essentiels de la Droiture Orthodole sans faille.
Ils méritent, par leurs efforts acharnés sur eux-mêmes, pondérés par leur ouverture pleine et entière sur le monde et à autrui, leur titre de Noblesse parmi les plus hauts, celui desdits Eleyas [é-lé-ya]. Cette condition exprime leur dévouement, leur « héroïsme intérieur » et leur conscience, dédiés à une existence la plus conforme possible au Grand Plan, quoi qu’il puisse advenir d’eux-mêmes, dans le renoncement total à titre personnel, et l’accueil inconditionnel des événements, sans rien attendre pour eux-mêmes, faisant d’eux les exemples les plus parfaits possibles de la grandeur de l’Humanité, de sa noblesse intrinsèque, de sa bienveillance, et de sa perfection dynamique visant un progrès sans cesse croissant dans la direction même de leur réalisation intérieure.
Leur collège représente l’élite Hiérosophique de la planète, sous la très étroite surveillance du Couple Impérial, et plus encore de l’Adishaloriss, dans la mesure où le Prestorat Bleu-Nuit est intimement liée au symbole du Temple de la Fontaine de Vérité attenant au Palais de PARAVAL, lequel Temple est celui de ce que représente l’Adishaloriss elle-même, laquelle seule, d’ailleurs, initie les Hiérophantes à la condition d’Eleya. Tout début de dérive constatée au sein de ce même collège aurait pour conséquence le renvoi ipso facto du ou de la concernée avec sa mise aux arrêts, pour manquement grave à l’impératif devoir d’exemplarité qui leur incombe vis-à-vis de tous sans exception. Ainsi, les Archalchimistes qui s’engagent dans cette voie en toute connaissance de cause, sont parfaitement conscients de leur devoir face au monde, et obligatoirement doivent l’assumer à la perfection.
Il est difficile de se faire une image de ce que cette forme de cléricature peut représenter en termes d’engagement de la part de ses représentants, et en termes aussi d’impact sur le monde, vu que rien de connu par l’Humanité ne lui est semblable ni ne l’a jamais été de mémoire d’Homme.
Condition de "prêtre" dans le cadre Archimagistéral
La notion de "Prêtrise" est à comprendre du point de vue propre au service désintéressé et non à quelque aspect cultuel, du moins religieux. Le terme "prêtre" est à rapprocher du latin "presbyter", lui-même issu du grec "presbyteros" (πρεσβύτερος), signifiant "ancien" ou "plus âgé", en tant que personne ayant une position de respect et d'autorité, souvent liée à la sagesse ou à l'âge, lequel était reconnu aller de pair avec elle, ou bien encore au fait de détenir des connaissances que le temps et les études leur avaient permis de détenir, cela bien avant rôle d'intermédiaire entre une ou plusieurs divinités et le commun des mortels, qui fut attribué à la caste sacerdotale en rapport, et dont se saisit le paléochristianisme pour le généraliser dans le contexte émergent qui fut alors le sien.
Le "prêtre laïc" propre au contexte Archimagistéral représente donc une figure investie d’une forme de délégation d'autorité, d’un savoir particulier et d'une fonction de service désintéressé. Il (ou elle) est capable de servir de médiateur entre l'Humanité et une forme de transcendance (qu’elle soit psychique, morale ou intellectuelle, mais toujours selon les canons de l'Orthodolité). Cette médiation se fait souvent à travers des rituels (en tant qu'actes éclairés et maîtrisés à forte incidence sur les rouages de la réalité et les conséquences de leurs mouvements), des enseignements ou des actions symboliques qui ont pour but de guider ou d'harmoniser la civilisation humaine, ou d'influer sur l'encours de son évolution.
Ainsi, en résumé, la prêtrise, au sens Archimagistéral du terme, peut être vue comme une fonction symbolique d'orientation, de médiation ou de transmission d'expérience, permettant d'inspirer les communautés humaines vers un idéal Orthodol, qu'il soit moral ou philosophique.
Néanmoins, la présence des Eleyas autour du Couple Impérial est déterminante parce qu’elle influe considérablement sur le degré d’évolution de la conscience collective de l’Humanité, sur son maintien, et la constance de sa progression intrinsèque, se faisant les relais amplificateurs de la vibration et de l’incidence du Couple Impérial lui-même sur toutes les formes de consciences, du minéral à l’Humain. Cela légitime l’importance considérable qui est attachée à la droiture de leur comportement au sens large, comme attachée de même à leurs responsabilités librement assumées, face à la représentativité qui est la leur quant aux différentes manifestations possibles de la part de l’Humanité elle-même par effet de lien analogique. Dans le même ordre d’idée, il revient aux Eleyas de susciter par leurs propres efforts, ceux de l’Humanité elle-même, orientés vers l’entretien de l’impérative dynamique évolutive, mais aussi de contenir par le même moyen, ses éventuels débordements, afin de préserver le potentiel de cette dynamique ci-avant évoquée. Ils sont, enfin, et à ce titre, les intermédiaires privilégiés du Couple Impérial, comme ils représentent la seule autorité possible, choisie au sein de l’Humanité, pour administrer un « Temple Pyramide », pendant mineur et relai, par syntonie, du Palais de Paraval, aussi connu par les Archalchimistes sous le nom de « Maître-Temple Pyramide ».
L'Ordination des Eleyas
L’ordination des Eleyas est la seule initiation Archimagistérale qui soit publique, du moins dans sa phase finale (conférée en plusieurs étapes et sur plusieurs jours). Elle s’effectue à la faveur d’une seule et unique occasion dans l’année, en extérieur, au Temple de la Fontaine de Vérité auquel le Prestorat Bleu-Nuit est lié. Elle est aussi la seule initiation qui soit expressément et exclusivement conférée par l’Adishaloriss en personne. La phase finale évoquée ci-avant, donc en public, à l’occasion de laquelle « le peuple de Terremère » est universellement convié (en fonction des places disponibles à cet effet, lesquelles sont à réserver), donne lieu à une forme de banquet auquel sont gratuitement conviés les requérants à cet effet (chacun, qui qu’il soit, est invité, s’il le souhaite, à transmettre sa demande d’invitation), et à l’occasion duquel les Hiérophantes, candidats à l’ordination et donc futurs Eleyas, sont les seuls à servir les plats et les boissons aux convives, dans le silence le plus absolu. Ils se mettent ainsi en position de serviteurs d’autrui, avec interdiction de prononcer le moindre mot durant cette journée, ou de manger quoi que ce soit.
Le symbole est évident: servir et renoncer soi-même à ce que l’on offre gratuitement à autrui. Le reste de leur vie devra correspondre à ce même symbole, cette même logique, même si dans des conditions plus confortables au quotidien.
Le Temple de la Fontaine de Vérité
Contrairement au Palais de Paraval, également « Temple Pyramide » pour les Archalchimistes, lequel existe en autant d’exemplaires que de Provinces au Royaume de Terremère-Gaïa (de dimensions nettement plus modestes, mais bâtis sur le même modèle architectural), le Temple de la Fontaine de vérité n’existe qu’en un seul et unique exemplaire et est attenant au Palais de Paraval.
Ce bâtiment rassemble plusieurs caractéristiques qui lui sont propres. En premier lieu, il s’agit de la plus grande (haute) fontaine au monde.
Cela étant, il est aussi, à tout égard, le temple par excellence du « Féminin Sacré » en ce monde et au sein duquel se condensent toutes les énergies en rapport, raison pour laquelle il est le temple consacré à l’Adishaloriss, du moins aux énergies qu’elle incarne relativement à cet égard.
Enfin, ce temple est le cadre privilégié d’évolution des Eleyas, lesdits « Prêtres de Paraval ».
Ces derniers étant donc placés directement au cœur du Féminin Sacré dans le contexte de leur sacerdoce, ayant le Hiérodarque en tant que leur supérieur en titre relativement à leur fonction d’Archalchimistes, mais aussi et surtout son épouse, l’Adishaloriss, leur Reine, leur Initiatrice et l’autorité suprême sous laquelle ils sont tous placés en tant qu’Eleyas, indifféremment qu’ils soient femmes ou hommes, et qu’ainsi, renouant avec certaines réalités d’un passé très lointain, cela en fait de même et prioritairement les « prêtres et serviteurs de la Créatrice* » (rien de moins, et en ces termes).
À titre additionnel et de curiosité, il peut être intéressant de savoir que le revêtement extérieur de ce temple est entièrement constitué de labradorite blanche, et qu’un arc-en-ciel éternel le surplombe, de jour comme de nuit, en tant que symbole majeur de la force du Féminin Sacré.
À titre symbolique, ce temple est la matérialisation sur le plan physique de l’origine principielle de l’écoulement des « Eaux Sacrées » symbolisant celui, sur l’ensemble du Créé, des énergies du déterminisme originel: le Grand Plan établi depuis la nuit des temps par le Primordiat dans sa polarité féminine, aspect donc féminin de l’Empire-Sérith ; Plan s’écoulant depuis « l’Incréé » sur l’ensemble des mondes et des univers.
Cette dénomination particulière est propre au Féminin le plus Sacré qui soit, en tant qu'aspect "créateur" de l'Empire dans sa polarisation féminine, conformément au modèle bipolaire universellement viable sur l'ensemble de "l'Existant" au sens le plus large possible. Ce terme ne désigne pas une "divinité" à laquelle rendre une forme de culte quelconque, mais simplement la capacité créatrice accordée de fait à la Conscience Primordiale, déclinée dans sa polarité, donc, féminine, fécondée à cet effet par la puissance créatrice de sa polarité masculine. Le terme "Créatrice" a l'avantage de permettre une compréhension contextuelle immédiate relative, d'une part, à la Conscience de l'Empire en tant que cette fameuse Conscience principielle et globale accordée au Tout au sens très large du terme, d'autre part, de sa fonction effectivement créatrice et en définitive, de la polarité féminine qui y est attachée (par opposition complémentaire à la notion de "Créateur").